Ne plus chercher
Ne plus chercher…
Ne plus obscurcir la trame des chemins, mais ouvrir…
Ouvrir le cœur telle la fleur qui se donne, et s’abandonner…
Abandonner les maillons millénaires qui enchaînent cette lumière pourtant là pour brûler…
Brûler de cet Amour qui porte et bataille, immobile, sage, fort de sa vérité…
Ne plus craindre…
Craindre de perdre les repères qui forgent la nature et martèlent, dirigent son mouvement, lorsque vient le temps…
Le temps d’explorer les espaces nouveaux aux paysages multiples et éternels…
Pour entendre…
Entendre l’en-dedans qui patiente, immortel et confiant en l’Unité qui émerge.
Et sourire…
Tel l’enfant qui renaît pour s’épanouir à la vie…
Lorsque s’étend le regard jusqu’aux frontières de l’univers, tandis que l’espace s’emplit de lumière et d’une paix sans mot, résonne le chant des mondes qui dansent et s’en retournent à l’origine. Pas de chaos, pas de heurt ; un mouvement qui s’anime, tel un brasier dont les flammes réveillées s’élancent vers les sommets silencieux de l’éternité.
Et tandis que la vie s’écoule, se frayant quelque passage au cœur même de la négation de l’être, l’Enfant porte sans plainte ni sans maux le poids d’une ignorance qui se refuse, qui se replie sur elle-même sans pourquoi. Sa lumière perce, infatigable, les lambeaux de tristesse et de solitude que porte l’homme en son coeur, presque sans savoir. Son amour apaise les douleurs, les absences et les manques. Sa force libère les colères, les cris semés au long de tant d’années de luttes.
Afin que le vide s’installe…
Afin que la coupe s’assèche du fiel encore souffrant…
Afin que le passé se meure…
Afin que des puits enfin libres jaillisse la sagesse d’une plénitude sans mot, d’une immortalité sans maux…
Pendant que veille l’ange de la Présence, soulevant un à un les voiles de l’Inconnu, renaît la certitude de l’Unique. Eternel et majestueux sont ses blasons, seigneur de la vie et don de l’amour sont les courants ascendants qui soutiennent son envol. Tel un soleil aux rayons invisibles, il réchauffe chaque parcelle des mondes qui se cherchent, les soulève et les porte jusqu’aux cimes de l’Infini.
A travers les faux pas,
à travers les doutes,
à travers les refus et les plaintes,
l’Enfant te conduit jusqu’à ta réalité ; cet ultime moment où n’existe plus que ce qui Est.
Ami…
Ne cherche plus mais ouvre-toi pour simplement brûler.
Ne crains plus que vienne le temps.
Ose simplement accueillir Cela qui t’aime et te porte…
Car c’est Lui qui, en cet instant, te sourit.
1989 | Aïlango