L’heure du choix

Les forces qui circulent et agissent sur les plans qualifiés de « subtils » sont extrêmement nombreuses et diversifiées. Autant leur action interpénètre tout – pour ne parler que de ce processus-là, autant nos existences sont-elles dans une certaine mesure conditionnées par leurs influences « recouvrantes ». A tel point que la vie n’est pas perçue pour ce qu’elle est, mais plutôt déformée par les reflets prismatiques que ces mêmes influences nous renvoient. L’homme a t-il réellement la possibilité de construire ou de réaliser ce qu’il souhaite pour lui-même ou pour le plus grand nombre ; et ce en toute liberté ? Rien n’est moins sûr. Rien n’est moins sûr à moins que, bien entendu, n’émerge en lui un principe qualifié la plupart du temps de « supérieur » : l’âme.

Si ce principe ne se fait pas jour dans le coeur et dans le corps de l’homme, qu’il s’agisse de l’âme évoquée par les traditions religieuses et spirituelles ou de l’atome divin semé au sein-même de la matière subtile, le Monde continuera à être le jouet de forces dont il ignore tout tant elles savent se masquer à son regard ; notamment en se servant de ses propres tendances instinctives pour les retourner contre lui et se repaître des scénarios de conflits, de destructions et d’obscurantisme qui en résultent inlassablement.

Bien entendu, ils sont de plus en plus nombreux celles et ceux qui ressentent un appel et aspirent à se tourner vers des espaces plus lumineux. Nombreux également ceux qui, aujourd’hui, s’intéressent et se passionnent pour l’expérimentation des plans subtils, pour la guidance de certains êtres dits « non-incarnés », pour les channelings de toutes sortes. Il est facile aujourd’hui de trouver une multitude d’informations de toutes natures à ces sujets sur Internet ; comme il est tout aussi facile de s’y perdre. Ces domaines exigent en effet un discernement aiguisé, au risque de s’égarer dans l’hétérogénéité de propos et de guidances qui peuvent à tout moment nous perdre dans des trajectoires sans fondement ni sans réalité probante.

Plus encore les plans subtils, plus particulièrement celui que de nombreuses traditions occultes qualifient d’astral, sont parfois le territoire de groupes organisés, sortes de clans hiérarchisés qui, pour un certain nombre d’entre eux, se confrontent tant leurs visions respectives de l’évolution et de l’avenir du Monde divergent. Dans cette dramaturgie de la dualité classique existent des groupes qui, selon la nature et la qualité qu’ils s’accordent, exigent de l’homme qu’il s’affilie à leur direction. De même en est-il sur des plans bien plus élevés où certains êtres surmentaux – que nous pourrions appeler par habitude de langage « divinités », nous imposent leur pouvoir au motif que la direction qu’ils entrevoient est juste. Mais juste « pour eux ».

Il est courant de constater que, sur un plan tel que le plan astral, celui qui a vocation à se tourner vers la lumière se trouve rapidement confronté aux forces de l’ombre. Il est moins courant de savoir, par contre, que dès l’instant où nous choisissons de nous enraciner dans une réalité non duelle, nous, pouvons être tout autant confrontés à des forces subtiles qui se revendiquent de la lumière. Il ne faut guère longtemps avant de se retrouver isolé, coincé de force entre les feux et les jeux de ces deux dominantes polaires ; mis à l’écart comme si « clan » de la lumière et « clan » de l’ombre nous rejetaient tous deux et faisaient tout pour nous soumettre à leur domination.

Certains êtres, présents ici-bas, puisent leur origine dans des espaces qui se situent bien au-delà de la dualité et des rapports de forces qui en résultent. Ils n’appartiennent à aucun de ces deux « camps » qui, eux, n’ont de cesse de revendiquer tant leurs territoires respectifs que leurs capacités d’action ou leurs légitimités. Ils ont fait le choix de la non-affiliation, conscients que la dualité fait certes partie du jeu mais que la réalité des choses se situe au-delà. Ombres et lumières astrales (pour ne citer que cet aspect-là) font tout pour les soumettre, sans succès.

Ils ont choisi la Voie Médiane, celle dont l’origine plonge ses racines dans l’essence même du Divin. Ils sont venus pour participer à la transformation du jeu, sans pour autant faire partie de ce dernier. 

A l’instar de ceux-ci qui demeurent dans le secret, le moment est venu pour l’homme de reprendre en main sa destinée. Tout ce qu’il croit du monde actuel est mensonge. Ce monde peut être différent, il peut être libre et redéployer sa nature pleinement évolutive.

Car l’Homme est avant tout un Créateur.

2006 | Aïlango

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